Ketchaoua (Alger) : Un symbole de résistance

La mosquée Ketchaoua est l’une des mosquées les plus célèbres d’Algérie et le joyau de l’ancien quartier de La Casbah.

Construite pendant la période ottomane en Algérie, puis démolie par le colonialisme français lors de l’occupation de la ville d’Alger, elle fut relancée après l’indépendance pour rester témoin de la succession de beaucoup d’événements. La mosquée Ketchaoua est située au pied de l’ancien quartier de La Casbah, dans le quartier Souk al- Jumaa, non loin de la place des Martyrs.

La mosquée a été construite pour la première fois par Dey Hossein Pacha en 1612 après J.-C., pendant la période de domination ottomane en Algérie. Le nom Ketchawa signifie en turc «chèvre» en arabe. Le nom a été donné à la mosquée en référence au marché aux chèvres qui se trouvaient sur la place en face de la mosquée, qui fut plus tard appelée place des Martyrs. Après l’occupation de la ville d’Alger par les Français en 1830, la mosquée fut transformée en dépôt d’armes puis en résidence pour les archevêques chrétiens.

En 1844, la mosquée a été détruite par le général Duc de Rovigo, commandant suprême des forces françaises, après avoir brûlé le Coran et les livres qui s’y trouvaient. Après la décision de démolir la mosquée et de la transformer en église, les habitants de la ville de La Casbah se sont révoltés contre cette mesure, considérée comme une atteinte à leur patrimoine religieux islamique. Environ 4.000 personnes ont organisé un rassemblement à l’intérieur de la mosquée pour la défendre. Cependant, le général Rovigo n’a pas hésité à les tuer et à les torturer sur la place en face de la mosquée. L’église est restée ouverte aux Français jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962.

La mosquée a été ainsi récupérée et le premier vendredi, le célèbre érudit Al- Bashir Al- Ibrahimi, l’un des plus célèbres fondateurs de l’Association des oulémas musulmans algériens, a prononcé un sermon au cours de cette prière. En 2007, la mosquée a été fermée par les autorités et fait l’objet d’un vaste processus de restauration. Elle a été rouverte en 2018, avec un superbe nouveau look. Malgré les tentatives françaises d’effacer l’identité de la mosquée et d’en faire une église, les Algériens ont insisté pour retrouver leur souveraineté et aujourd’hui, cette enceinte religieuse représente le symbole de l’indépendance pour laquelle un million et demi de millions de martyrs sont tombés.

Dans le cadre de l’un de ses discours sur les crimes du colonialisme français, le président Tebboune avait évoqué cette mosquée pour rappeler qu’elle a été le théâtre d’un crime atroce contre 4.000 fidèles algériens.

Aya Malak

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